Qui sont-ils ? Que pèsent-ils ? Comment votent-ils ? Des questions et, surtout, des réponses pour cerner la complexité de la communauté israélienne d’origine marocaine, l’une des plus importantes du pays.
Israël compte aujourd’hui près d’un million de citoyens d’origine marocaine, la deuxième communauté ethnique du pays après les originaires de l’ancienne Union soviétique, et la première parmi les juifs dits orientaux ou «Mizrahim», à savoir des Séfarades ressortissants des pays musulmans d’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Outre leur attachement viscéral à leur patrimoine culturel marocain et aux liens étroits qu’ils n’ont cessé d’entretenir avec le Royaume chérifien, les Marocains d’Israël se singularisent aussi par leur prépondérance dans les luttes sociales dans l’Etat hébreu. Une primauté qui s’explique tant par leurs difficultés d’intégration dans la société israélienne vécues par les premières générations de Marocains arrivés en Israël que par la pérennité des marques d’ostracisme et de discrimination rencontrées depuis 1948. C’étaient pour la plupart des personnes de condition modeste très attachées à leurs traditions, qui espéraient pouvoir améliorer leur situation sur la Terre promise, tant glorifiée dans leurs livres de prières.
Las! À peine débarqués qu’ils étaient aspergés, tous sans exception, de poudre DDT, un «rite de passage» perçu par beaucoup comme le symbole même de leur déclassement et leur humiliation.
Par Michel Abitbol
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