Il y a deux décennies, le royaume est frappé au cœur de sa capitale économique. Les attentats terroristes du 16 mai 2003 sont sans conteste un fait historique majeur. L’édition arabophone de Zamane publié ce mois en fait une autopsie complète…
« Les musulmans doivent se mobiliser pour se libérer du joug de ces régimes apostats, asservis par l’Amérique. Parmi les pays qui devraient être libérés figurent la Jordanie, le Maroc, le Nigéria, le Pakistan, le pays des deux saintes mosquées et le Yémen ». Oussama Ben Laden, l’homme le plus traqué de son temps, et leader de l’organisation terroriste Al Qaïda, a désigné ses cibles dans l’une des cassettes audio qui lui sont attribuées. Mais entre les menaces et les actes, l’insouciance prend souvent le dessus. Pourtant, cela n’arrive pas qu’aux autres. Le soir du 16 mai 2003, cinq attaques quasi simultanées secouent Casablanca et ses habitants. Armés d’explosifs artisanaux, de grenades et de couteaux, douze assaillants âgés entre 20 et 25 ans, visent des sites jugés cibles par leurs commanditaires. Ainsi, le restaurant Casa de Espana, l’Hôtel Farah, un centre social hébraïque, le cimetière juif, et une pizzeria sont violement pris d’assaut. Les attentats font 45 morts dont leurs auteurs. Le royaume est sous le choc, plus rien ne sera plus jamais pareil.
Le récit détaillé de cet évènement tournant de l’histoire contemporaine du Maroc vous est proposé dans le dernier numéro de l’édition arabophone de Zamane (numéro 115), actuellement en kiosque. Il y est également question de remonter aux origines de la radicalisation islamistes au Maroc et aussi, des récits inédits d’acteurs. Les lecteurs de Zamane pourront ainsi plonger au cœur de l’appareil d’Etat et de sa réaction au moment des attentats grâce au témoignage de Hassan Aourid, alors porte-parole du palais royal. De l’autre côté, Mohamed Abdelouhab Rafiki, ancien cheikh prédicateur radical, aujourd’hui journaliste à Zamane et chercheur spécialisé dans les mouvements islamistes au Maroc, livre le récit d’une cocotte minute en ébullition, qui a finit par exploser. Enfin, le dossier revient sur les profonds changements à l’intérieur de l’appareil sécuritaire marocain mais aussi dans son rapport global à l’islamisme politique.