Cette fois, le miracle a eu lieu. Placé dans un groupe extrêmement relevé, avec l’Angleterre, la Pologne et le Portugal, le Maroc finit en tête et passe au second tour. Un exploit signé le regretté José Faria, le plus Marocain des Brésiliens, un grand petit bonhomme.
L’histoire de ce Mondial 1986, le deuxième au Mexique après celui de 1970, est d’abord celle de José Mehdi Faria. Avec sa bedaine, ses cigarettes, son gros pif et sa bonhommie, le sélectionneur des Lions de l’Atlas est un personnage culte, héros d’une histoire à la fois magnifique, avec ses hasards et ses accidents heureux, et cruelle sur la fin. Pour résumer, Faria est au départ un obscur entraîneur des équipes de jeunes au Brésil. Personne ou presque ne le connaît. Il fait une pige au Qatar au début des années 1980, où il ne marque pas les esprits. Mais il a la baraka. En 1982, Hassan II, qui suit de très près les affaires du football marocain, décide de confier les rênes de la sélection à un entraîneur brésilien. Pourquoi Brésilien ? Parce que le roi, qui n’a raté aucun match du Mondial 1982, est fan de l’équipe du Brésil. Il a aimé les Socrates, Zico, Falcao, Eder et les autres. Comme des millions de mordus à travers la planète. Alors il une idée fixe : le prochain sélectionneur du Maroc sera brésilien ou ne sera pas. Il faut se rappeler du contexte : le Maroc reste alors sur une cruelle élimination de la course au Mondial 1982. Exit le sélectionneur Just Fontaine, l’enfant du pays (le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde est né à Marrakech) et ami personnel du roi. Après quelques tâtonnements, Hassan II mandate le gouvernement pour conclure l’affaire. C’est Abdellatif Semlali, secrétaire puis ministre de la Jeunesse et des sports, qui se charge de la besogne, sous la supervision de son supérieur hiérarchique et ami Maâti Bouabid.
Par Karim Boukhari
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