Dans l’Antiquité, un coquillage, le pourpre ou murex, fournissait une teinture très particulière de couleur rouge violacée. Après avoir exploité tous les sites de Méditerranée, les Phéniciens, puis les Romains, se sont intéressés au littoral atlantique, où l’on pouvait extraire la pourpre la plus réputée, connue sous le nom de « pourpre de Gétulie ». La Gétulie était située aux confins du désert et de l’Atlantique, au sud du Maroc actuel. Pline l’Ancien évoque précisément un site insulaire où le roi Juba II, soucieux de mettre en valeur les espaces littoraux de son royaume, a « établi des fabriques de pourpre de Gétulie ». Ces « îles Purpuraires » se trouvent au large de l’actuelle Essaouira, où l’archéologie a révélé les ruines d’un établissement antique. Pline l’Ancien décrit longuement la récolte des coquillages, les techniques d’extraction du pigment, les étapes de la fabrication de la pourpre et enfin la teinture de la laine « qui est parfaite quand elle a la couleur du sang coagulé ». La pourpre, poursuit le naturaliste, « distingue le sénateur du chevalier et elle se mêle à l’or dans la robe du triomphateur ». Seule la toge de l’empereur était entièrement de couleur pourpre, rehaussée de broderies d’or. C’est d’ailleurs sans doute pour une affaire de pourpre que l’empereur Caligula fit exécuter le dernier roi de Maurétanie. En effet, Ptolémée, le fils de Juba II, fut invité par l’empereur en 40. Ce jour-là, le roi de Maurétanie portait une magnifique toge de pourpre de Gétulie, rehaussée de fil d’or, et tenait un sceptre d’ivoire. Jaloux de ces superbes insignes régaliens, Caligula fit mettre à mort Ptolémée lors d’un spectacle de gladiateurs dans l’arène de Lyon et s’empara de son royaume aux richesses proverbiales.
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Très exact !