Ambassadeur malgré lui, ou presque, il connut une ascension rapide, une chute vertigineuse, avant de revenir en grâce au soir de sa vie.Le tout sur fond de bataille d’Isly, ensuite de Tétouan, qui allaient chambouler sa vie.
Tétouan est une ville très particulière. Surtout par son autonomisme et son passé de rapports tendus avec le pouvoir central. Située en dehors du «Maroc utile», elle s’est distinguée par le jihad contre l’occupation étrangère et l’émergence d’une élite citadine aguerrie en temps de conflit, mais tout aussi ingénieuse quand il s’agit d’administrer la ville ou d’assumer la grande diplomatie. Jusqu’au milieu du XVIIème siècle, la ville de Tétouan vivait pratiquement comme une république autonome. Ce n’était que normal dans un Maroc morcelé, dans lequel aucune entité politique n’avait les moyens d’unifier le pays sous son autorité. Tétouan, dont la fondation elle-même était dictée par le jihad et la nécessité de résister aux ambitions ibériques, verra naître des chefs de guerre distingués qui ont pu, pendant des décennies, assumer l’administration de la ville et déjouer en même temps les tentatives d’occupation espagnole. Les Naqsis (awlad al-naqsis) venaient en tête de ces chefs de guerre et leur famille a pu fournir le leadership politique et militaire dont avait besoin la ville, quand le Maroc manquait d’un pouvoir central fort.
Par Mohamed El Mansour
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