Avant de devenir le premier sexologue au Maroc, ce fils de résistant et de nationaliste de la première heure a multiplié les formations et les expériences, parfois très étonnantes. Et c’est avec un plaisir non feint, franc et direct, qu’il nous a ouvert la porte de son cabinet pour une «consultation» débridée et riche en enseignements. À consommer sans modération.
Comment devient-on sexologue ?
C’est un cheminement. On parle d’une discipline qui est relativement récente. Elle a toujours été liée à la modernisation de la société. La formation universitaire n’a réellement commencé qu’en 1969, au Canada (Québec), qui a créé le premier département universitaire dédié à la sexologie dans le monde. Ensuite, la Belgique et plus tard la France et la Suisse ont suivi le mouvement, délivrant à leur tour des diplômes universitaires. Généralement, on accédait à cette formation après des études de médecine ou de psychologie. Au Maroc, il a fallu attendre les années 2000-2010 pour le lancement d’un diplôme universitaire au CHU (centre hospitalier universitaire) de Casablanca.
Comment avez-vous procédé pour devenir le premier sexologue marocain, et le premier praticien opérant au Maroc ?
C’est une longue histoire. J’ai longtemps tourné en rond et tâtonné avant de trouver ma voie… J’ai eu mon bac à 17 ans, en 1973. J’ai commencé par faire du droit privé, en français, à Rabat. Nous n’étions pas très nombreux, à l’époque. Mais je sentais que je faisais fausse route. Alors j’ai sauté le pas et je suis parti étudier la psychologie en France (Toulouse). En parallèle, je me suis inscrit à une licence en sociologie à Rabat. J’étais littéralement écartelé entre les deux. Je passais la saison universitaire à Toulouse et je rentrais, durant l’été, pour préparer mes examens aussi à Rabat. Une double formation, donc. Quand j’y repense, je me dis que c’était assez incroyable.
Propos recueillis par Karim Boukhari
Lire la suite de l’interview dans Zamane N°171