On a commencé à parler des jeunes issus de la communauté maghrébine en France à partir d’un phénomène culturel. La société française, plus particulièrement, a vu naître en son sein, la montée d’une volonté d’affirmation de groupes de jeunes personnes qui se reconnaissent par leur appartenance à la culture arabe.
Les jeunes de cette génération ont affirmé leur identité à travers plusieurs prismes. Mais le trait le plus important de leur lutte s’est concentré autour de la résistance et de la reconnaissance. Il est sûr que cette lutte ne fut pas que culturelle ; ses facteurs déterminantsétaient le plus souvent économiques, une lutte pour trouver une place dans les échelons de la société ou contre les processus de discrimination comme facteur décisif de révolte ou de conformité aux normes imposées. Car ce que les conditions sociales ont fait pour que ces populations se trouvent exclues dans des ghettos était vu par les nouveaux citoyens de France (les beurs) comme une injustice. Le fait d’avoir été « empaquetés » dans des cités, a permis aux jeunes de se retrouver et de se forger une identité propre et affirmer ainsi leur différence.
Or quels étaient les éléments mis à leur disposition, aussi bien par les parents que par l’école? Pour ceux qui vivaient en France, l’école ne leur offrait que ce qu’elle offrait à tous les citoyens de la République: un enseignement laïc qui ne tient pas compte (ou qui s’interdit d’en tenir compte) des origines communautaires. Les parents par leur situation sociale ne leur offraient, dans leur grande majorité, qu’une culture de leur pays d’origine, orale rudimentaire (ou ce qu’il en restait après tant d’années de vie à l’étranger).
Par Moulim Elaroussi
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