Le général se déplace en personne sur le tarmac de l’aéroport d’Orly. Charles de Gaulle, alors président de la République, vient recevoir Hassan II, roi du Maroc. Si l’accueil et la réception respectent parfaitement les usages diplomatiques, la relation entre les deux hommes n’est pas vraiment au beau fixe. Il y a quelques mois à peine, le Maroc et l’Algérie se sont violemment affrontés lors de la guerre des Sables. La France y a observé une position de neutralité, mais tout en alimentant discrètement en armes les deux belligérants. De Gaulle aurait même fait preuve d’un cynisme froid durant ce conflit. Dans un livre intitulé C’était de Gaulle, l’essayiste et ancien ministre français, Alain Peyrefitte, rapporte des déclarations inédites du chef de l’Etat français à ce sujet : «Quand nous étions là en force, nous avons pu imposer le silence ; puis, ils se sont tournés contre nous. Maintenant que nous ne pouvons plus être le bouc émissaire, ils se tournent les uns contre les autres. Nous aidons les Marocains, en leur fournissant des armes. Nous aidons les Algériens, en mettant à leur disposition notre aérodrome de Colomb-Béchar. Par ce fait, nous les aidons à s’entretuer. Pourtant, il faut faire comme si nous étions neutres».
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