Quatre ans après son indépendance, le royaume s’essaye aux premières élections générales de son histoire. Il s’agit des municipales dont la date n’a été fixée que quelques jours plus tôt. Ce scrutin s’inscrit dans un cadre de troubles politiques, marqué par l’éviction du gouvernement à majorité UNFP d’Abdellah Ibrahim. Le renvoi soudain de cette équipe gouvernementale au profit de technocrates sous la houlette du roi Mohammed V et surtout de son fils le prince héritier Moulay Hassan, devait redistribuer les cartes politiques du royaume. Toutefois, ce n’est pas pour les élections municipales de mai 1960 que l’enjeu est le plus important. Ces élections, bien que marqués par un fort taux de participation, ne permettent d’élire que des assemblées de conseillers municipaux sans réel pouvoir de décision. Les municipales de 1960 sont plutôt à classer dans la rubrique des tests politiques grandeur nature. Pour la première fois, Marocains et Marocaines sont ainsi invités à glisser un vote dans une urne. L’Istiqlal et l’UNFP en ressortent victorieux avec un score cumulé de 63% des voix sur l’ensemble du pays. Des performances principalement acquises dans les grandes villes du Maroc.
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