À 88 ans, Béji Caïd Essebsi a été élu hier président au deuxième tour de la présidentielle en Tunisie. Retour sur le parcours d’un ancien ministre sous les régimes de Bourguiba et Ben Ali.
Il se veut un rassembleur. Le passé de Béji Caïd Essebsi en dit long sur l’image qu’il s’est construite. Natif de Sidi Bousaïd, il est d’abord actif au sein de la résistance contre le l’occupant français. De retour au pays après une licence en droit obtenue à Paris, il fait ses premières armes au sein d’un cabinet d’avocats. Mais, sa véritable expérience politique date du lendemain de l’Indépendance en 1956. Béji Caïd Essebsi devient ministre de l’intérieur, de la défense et des affaires étrangères en 1967, sous l’ère Bourguiba. Il est le bras droit d’un président qui voit en lui « l’homme des missions difficiles et délicates ». Bourguiba fait confiance à Béji Caïd Essebsi, notamment pour « sa droiture » et « son intelligence ».
En 1987, Caïd Essebsi rejoint le Rassemblement Démocratique Constitutionnel (RDC). Cette année-là, Bourguiba nomme le leader du RDC, Zine el-Abidine Ben Ali, au poste de ministre de l’intérieur. Un mois plus tard, ce dernier décide de déposer le président. Commence alors la période Ben Ali, où Béji Caïd Essebsi est encore une fois aux premières loges. En 2011 et après la chute du régime Ben Ali, Béji Caïd Essebsi crée Nidaa Tounes. Le parti se veut laïque et rassemble toutes les forces anti-islamistes. Pourtant, Essebsi ne parvient pas à se défaire de son image d’homme de main des régimes précédents. Il lui faut attendre l’échec du gouvernement d’Ennahda pour enfin reprendre du service. Son nouveau défi est de mener à bien une transition difficile tout en se pliant aux nouvelles règles institutionnelles tunisiennes.
Pour rappel, Béji Caïd Essebsi est élu après avoir remporté le second tour de l’élection présidentielle tenue le 21 décembre. Il a battu le président sortant Moncef Marzouki, avec un score de 55,68 % contre 44,32 %.