La carrière politique du ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed Ouzzine, vient de prendre un dangereux tournant…
La décision royale d’interdire la présence d’Ouzzine à la finale du Mundialito a finalement eu un effet catalyseur sur l’ensemble de la classe politique. Hier, Mohand Laenser, chef de file du Mouvement Populaire (MP), dont Ouzzine porte les couleurs, a confirmé que ce dernier assume de manière qui ne laisse aucun doute « la responsabilité politique » dans « le scandale de la pelouse du Complexe Moulay Abdellah ». Le secrétaire général du MP, qui était accompagné des ténors de son parti, a également confirmé que des sanctions en interne seraient prises à l’encontre d’Ouzzine. Pour leur part, les parlementaires ont décidé de retirer les questions orales, préparées auparavant à l’adresse du ministre de la jeunesse et des sports devant les deux Chambres.
Au fait, dans les annales de la mouvance harakie, ce n’est pas la première fois que Laenser se retourne contre un des membres de sa famille politique. En 1986, Mahjoubi Aherdan, alias « Amghar » et père spirituel du MP, se voit évincé de la présidence du parti par un de ses affidés qui n’est autre que… Laenser ! Aherdan, commentant ces événements de l’époque dans une précédente interview accordée à Zamane, a désigné cette trahison de « hold-up sur le Mouvement populaire » qu’il avait créé dans les années 50. Et d’ajouter : « On m’a pris pour cible à cause de la question amazighe. Sur cette question, Hassan II n’a jamais encouragé l’essor de la culture amazighe, encore moins l’empêcher. Mais, il y avait un jeu dont je ne connais ni les tenants, ni l’instigateur. En 1986, on a voulu organiser le congrès du Mouvement populaire à Khénifra. Plus de six mille participants ont pris part à ce congrès qui a été interdit à la dernière minute. J’ai accepté cette interdiction pour éviter les débordements et les problèmes. Mais quelques jours après, un congrès extraordinaire du Mouvement a été organisé à Rabat, au Théâtre Mohammed V. C’était un congrès bidon qui avait pour objectif de m’écarter ».
Cette démarche du landernau politique, notamment des siens, n’augure rien de bon pour Mohamed Ouzzine. Ses derniers jours dans la politique et au sein du MP semblent désormais comptés et un remaniement ministériel serait déjà en préparation.
MEF