L’été de cette année 1955 s’annonce chaud en France. Les informations en provenance du Maroc font craindre le pire à l’approche du 2ème anniversaire de la déposition de Mohammed V. Le constat s’installe au sein de la classe politique française, y compris dans les rangs des ultras, que la déposition fut une mauvaise option. Le Sultan du Maroc n’est pas le Bey de Tunis. Pierre July, ministre des Affaires marocaines et tunisiennes du gouvernement Edgar Faure, écrira à ce propos : «Un résident dont l’intelligence n’était pas la qualité principale avait détrôné un sultan comme on décroche un tableau». Il y a lieu par conséquent de trouver une sortie de crise. Edgar Faure est président du conseil. Aux commandes depuis le mois de février 1955, c’est sous son impulsion que fut signée le 29 mai de la même année la convention accordant l’autonomie à la Tunisie. Le 2 avril 1955, il fait adopter la loi sur l’état de siège en Algérie. Au lendemain du coup de force du mois d’août 1953, Faure, alors ministre des Finances, adressera une lettre au président Vincent Auriol dans laquelle il prédit : «La déposition du sultan constitue une lourde erreur dont les conséquences ne pourront être pleinement pesées qu’après un certain délai». Le président du conseil est convaincu que la situation au Maroc ne peut perdurer et qu’il y a lieu de s’entendre avec les uns et les autres pour tenter de préserver les intérêts de la France au Maroc. Sa formule : l’indépendance dans l’interdépendance…
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