Retour sur le destin d’une famille, les Nataf, dont le représentant le plus illustre, Félix, a joué un rôle important et sans doute complexe dans les contacts précédant et entourant l’indépendance du Maroc.
Félix Messaoud Nataf est né le 8 novembre 1895 à Kairouan en Tunisie et est décédé à Paris le 8 juin 1991. Banquier juif tunisien dont la famille, fuyant la pauvreté, était arrivée au Maroc en 1916, il s’installa, ainsi que sa sœur et son beau-frère à El Jadida, appelée, alors, Mazagan. Le nom Nataf vient de l’hébreu et désigne une résine odoriférante entrant dans la composition de l’encens. On peut aussi y voir un homme de bien ou encore une perle fine. Le patronyme Nataf est attesté sur les registres matrimoniaux de Tunis dès 1858.
Félix Nataf va suivre des études discontinues : en Tunisie, à l’école française de Kairouan, puis à l’école primaire supérieure de Sousse et, ensuite, à la ferme-école d’agriculture de Jdeida dépendant de l’Alliance israélite. Persévérant, une fois au Maroc, il suit des cours de droit par correspondance et obtient son brevet d’arabe. Il réussit ensuite un concours pour le recrutement d’élève-interprète à l’école supérieure d’arabo-berbère de Rabat, devenue, plus tard, l’Institut des hautes études marocaines.
Par Mustapha Jmahri
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