À partir des années 50, Félix Mora, un ancien militaire français, occupe une place centrale dans le recrutement de travailleurs marocains pour les mines de charbon du Nord-Pas-de-Calais. La mémoire collective du sud marocain en gardera des séquelles.
L’immigration en France est un phénomène qui ne date pas d’hier. Depuis plus d’un siècle et demi, la France intègre des populations étrangères afin de prévenir son déclin démographique. L’État français et le patronat avaient, en effet, besoin de travailleurs immigrés et l’immigration a donc constitué une solution au problème de main-d’œuvre. Après la Seconde Guerre mondiale et pour la reconstruction du pays, on a de nouveau fait appel aux travailleurs marocains, les patrons allant les chercher jusqu’à dans leur pays. L’arrivée des agents de recrutement des Houillères apparaît alors comme une issue : les Marocains immigrent parce qu’ils ont l’espoir que leur situation économique et celle de leurs familles s’amélioreraient. Ils fuient la misère, mais aussi la répression. Dans ce sens, l’immigration est utilisée différemment par les pouvoirs publics : parfois comme moyen pour casser le mouvement syndical et étouffer les revendications sociales et économiques de la classe ouvrière ; et d’autres parfois comme poids pour gagner la confiance politique de la communauté étrangère en France. L’immigration marocaine en France n’a connu ses grands flux qu’à partir des années 1970. De véritables campagnes de recrutement sont organisées pendant cette époque : les chefs de villages sillonnent campagnes, déserts et montagnes et annoncent en grande pompe l’arrivée des agents de recrutement des houillères et d’autres entreprises françaises.
Par Jamal Elouafa
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