Médecin et confident du sultan Almohade d’Abu Yaqub Yusuf, le penseur andalou a légué au monde le roman «Hayy Ibn Yaqzan», un chef d’œuvre philosophique qui a inspiré de célèbres contes d’aventures, mais aussi tous les grands philosophes des Lumières. Retour sur la vie et l’œuvre d’un philosophe oublié.
«Le Coran et Les Mille et Une Nuits mis à part, jamais sans doute l’Europe n’aura lu autant un texte arabe». C’est dans ses termes que le médiéviste et professeur de philosophie arabe à l’université de la Sorbonne (Paris I) Jean-Baptiste Brenet parle de «Hay Ibn Yaqzan», roman philosophique d’Ibn Tofail, dans la postface de son récent livre sur ce penseur andalou du XIIème siècle. Paru début 2020 en France, aux éditions Verdier, l’ouvrage est intitulé «Robinson de Guadix».
Question : pourquoi Brenet choisit-il le surnom de Robinson pour désigner notre philosophe ? La raison, il faut aller la chercher dans sa principale œuvre «Hay Ibn Yaqzan» (la seule parvenue jusqu’à nous) et qui a inspiré le best-seller anglais Robinson Crusoé, publié en 1719 et adapté depuis sous toutes les formes (BD, films, séries, dessins animés…). Un roman d’aventures dont l’auteur, Daniel Defoe, n’a pourtant jamais fait référence à Ibn Tofail. Une sorte d’injustice historique que Brenet a tenté de réparer avec son «Robinson de Guadix».
Par Mehdi Michbal
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