Comme il fallait s’y attendre, ma dernière chronique me valut, dans certains milieux, ire et émoi. On en fit une lecture idéologique qui, vite, me taxa du qualificatif de mottabi’ (normalisateur) et ses différents avatars, mouharwil (empressé), munbatih (aplati ou défaitiste),… Je passe outre les insultes et les jugements à l’emporte-pièce sur mon amazighité, mon cursus académique, mes anciennes charges dans les arcanes de l’État. Fallait-il rappeler que je parlais plus du Maroc que d’Israël, de l’intérêt de mon pays que de celui de l’État hébreu ? Oui, je suis contre la proposition de loi qui incrimine le voyage en Israël, car cela porte préjudice à l’image de mon pays, à ses intérêts et entame un capital engrangé au fil des décennies, voire des siècles. Je peux multiplier les exemples sur son absurdité, la propension totalitaire d’une telle proposition. Des intérêts d’Israël, je n’ai cure, et je ne suis pas sûr qu’une telle proposition de loi, si elle passe, puisse gêner Israël ou empêcher ses dirigeants de dormir. J’ai reconnu à chacun le droit de percevoir Israël comme il l’entend. Je n’ai appelé, ni plaidé pour la normalisation, et rien dans mon écrit, mes prises de position, ne fît transparaitre une telle attitude. Si certains y ont vu «un Manifeste pour la normalisation», libre à eux de telles conclusions. J’aurai le loisir de les juger, au mieux, pour incapacité de saisir les nuances, au pire, de mauvaise foi. Le débat ne pourra pas être engagé avec eux. On peut se gargariser du slogan «mina annahr ila al bahr» (du fleuve à la mer) (euphémisme pour ne pas reconnaitre Israël), ou celui de «khaïbar khaïbar ya yahud» (exterminer les juifs). On peut céder au simplisme, encore prégnant, des confusions voulues, tues, ou ignorées, entre juifs, Israéliens, et sionistes. Je garde à l’esprit un débat, avec CNN, en septembre 1996, dans Dar America à Rabat, à la veille de la tournée au Moyen-Orient, de celle qui venait de prendre les rênes de la diplomatie américaine, Madeleine Albright, auquel avait participé un dirigeant islamiste marocain, qui aura ultérieurement des hautes charges au gouvernement et qui s’est mis à vitupérer les juifs (sic) alors qu’il s’agissait d’Israéliens. Un autre politique avait traité, du haut du parlement en mai 1990, Serfaty de sioniste. Je suis désolé de décevoir ceux qui connaissent mon engagement pour le peuple palestinien, mais je m’inscris en faux par rapport à cette façon de voir, nostalgique du conflit, mise au parfum du jour par un attelage panarabo-islamiste. Israël existe, et ceux qui lui contestaient le droit d’exister ont fini par le reconnaître. Doit-on mettre les pendules au temps fort du conflit ? Chuqairi qui promet de «jeter les juifs dans la mer», et Golda Meir qui refuse de reconnaître le peuple palestinien !
La réponse d’Israël fut indélicate en lançant ses chars et son artillerie sur l’état major de Yasser Arafat, en guise de réplique à l’initiative arabe pour la paix en 2002. Il a payé en monnaie de singe le pragmatique Mahmoud Abbès. Il a vidé le processus de paix avec sa politique de colonies, le mur qu’il a érigé, séparant Israéliens et Palestiniens, au sens propre comme au sens figuré. Tout comme je connais les ressorts idéologiques du sionisme, sa matrice mensongère sur «un peuple sans terre, pour une terre sans peuple», les pratiques de ses dirigeants, depuis Daïr Yassin, Kafr Kacem, en passant par Qana, sans oublier Gaza. Réduire les exactions d’Israël au calvaire de Vanunu, comme me l’a fait reprocher un lecteur avisé, est simpliste. Mais, au risque de choquer encore, un enfant issu d’un viol, n’a-t-il pas droit à la vie ? Lui refuser ce droit, n’est-ce pas là nourrir la tragédie ?
Qui a battu en brèche les allégations mensongères du sionisme, si ce n’est les nouveaux historiens israéliens ? Qui ose mettre en avant, le post-sionisme, un dépassement d’une vulgate responsable de la tragédie d’un peuple ? La vulgate sioniste est truffée de contradictions qu’elle ne peut surmonter que dans un rapport de conflit et de tension.
Israël ne peut plus se permettre d’ignorer dans un contexte mouvant et volatil, la nouvelle donne qui se profile dans la région. La Turquie n’est plus ce qu’elle était avec son néo-ottomanisme, l’Iran avec son programme nucléaire. De même que les États arabes ne devraient pas ignorer une dynamique interne qui a lieu en Israël remettant en cause les fondements de l’idéologie sioniste. Cette dynamique gagne du terrain quand elle trouve écho en dehors d’Israël et se recroqueville dans le contexte de tension et des dénis. Ne serait-il pas intelligent de permettre à ces bourgeons humanistes et justes d’éclore ?
Palestiniens et Israéliens sont condamnés à vivre ensemble. Je ne suis pas sûr que la solution des deux États soit toujours d’actualité. Peut-être que les véritables Israéliens sont les Palestiniens ? La religion peut-elle être toujours un marqueur dans « l’identité israélienne » ? Plus de la moitié d’Israéliens se définissent comme laïcs, voire agnostiques. Pourquoi ne pas envisager un espace laïc, où vivraient Israéliens et Palestiniens ensemble, avec des statuts particuliers pour des cités à connotation religieuse ou à caractère spécial : la bande de Gaza, Hébron, Bethlehem et Jérusalem. Un mélange entre la Confédération helvétique et la cité du Vatican.
Par Hassan Aourid, conseiller scientifique de Zamane
J’
ai lu cet article de bout en bout. Malheureusement il est bourré de
paradoxes. Voici quelques preuves: 1) »Israël existe, et ceux qui lui
contestaient le droit d’exister ont fini par le reconnaître »:
personnellement je ne le reconnais pas.Peut-être 30 millions de
marocains seraient de mon point de vue.2) » Mais, au risque de choquer
encore, un enfant issu d’un viol, n’a-t-il pas droit à la vie? »: je
réponds par ‘non’ car dans ce cas précis, « Israel » n’est pas un enfant,
mais un monstre agresseur,je dis cela preuves à l’appui.En plus, même
s’il est enfant est assassin en même temps il doit être exilé ou exécuté
(s’il dit le contraire alors qu’on ramène chez lui un enfant
/criminel,issu d’un viol.. je suis sur qu’il ne l’acceptera
pas…).3) »Ne serait-il pas intelligent de permettre à ces bourgeons
humanistes et justes d’éclore? »: il les(les sionistes) a qualifié
d’humanistes, peut être parce qu’ils mangent la chaire humaine des
palestiniens: dernièrement à Gaza.
on normalise pas avec israel mais on peut y aller pour visiter ses monuments historiques notamment le mur de séparation raciale.chaque jour des enfants ,des femmes et tout le monde sont torturés parfois me^me tués .je suis désolé vous êtes le seul Marocain qui reconnait israel.Votre cursus n’a rien àvoir là dedans.
qui est l’auteur?