Jamaâ Baïda, 62 ans, est devenu, Depuis sa prise de fonction en 2011, «Monsieur Archives». l’institution «Archives du Maroc» relève désormais d’une stratégie d’état prioritaire. Pour Zamane, il accepte de dépoussiérer son parcours et d’expliquer comment relever un défi inédit.
Votre prénom, Jamaâ, est assez original, d’où vous vient-il ?
Tout simplement parce que je suis né un vendredi. C’était à Tiznit en 1955. Ma famille était plutôt d’un milieu modeste. Mon père était épicier et ma mère, comme le voulait la tradition, s’occupait du foyer. Avant de tenir ce petit commerce, mon père a vadrouillé un peu en Europe, notamment dans le nord de la France et en Belgique où il a travaillé dans les mines de charbon. Il s’est finalement installé à Tiznit pour fonder une famille. C’est ainsi qu’il a épousé ma mère, fille d’un fqih du msid. Je suis en réalité le second fils, venu après Mohamed, disparu une semaine à peine après sa naissance. C’est d’ailleurs pour cela que ce prénom, accordé dans notre culture à l’aîné, ne m’a pas été donné. J’hérite donc de celui de Jamaâ car mon père craignait le mauvais sort en me prénommant comme mon frère décédé. De plus, le vendredi est un jour béni. Sur les conseils du fqih du quartier, ils m’ont donc appelé Jamaâ. Par la suite, j’ai eu huit frères et sœurs.
Quel type d’enseignement avez-vous suivi ?
Comme tous les enfants à cette époque, je rejoins très tôt le msid, vers trois ans. Je considère que cette formation, très pesante, ne m’a rien appris. En réalité, le msid était une sorte de garderie qui ne dit pas son nom. J’ai suivi ce parcours avant d’intégrer l’école moderne mais aussi pendant que j’étais scolarisé. Au lieu de profiter de nos week-ends ou de nos vacances, nous nous rendions à l’école coranique. C’est à Tiznit que je passe mon primaire et mon collège. C’est à cette époque que j’ai connu pour la première fois le monde extérieur en prenant part à des colonies de vacances. J’en garde de très bons souvenirs, et j’ai toujours la valise offerte par mon père pour ces voyages. Ces colonies sont une véritable école de la vie. Cela vous apprend à vivre en communauté. Je ne sais pas comment sont devenus ces camps aujourd’hui, mais il est certain qu’à mon époque, cette expérience était très formatrice. J’ai rejoint par la suite le lycée à Taroudant où j’ai comblé mes lacunes, surtout dans l’apprentissage de l’arabe. C’est à ce moment que j’ai découvert avec passion les ouvrages de Salama Moussa, l’intellectuel égyptien, fondateur de la pensée socialiste dans son pays. C’est peut-être à ce moment aussi que j’ai commencé à cultiver ma sympathie pour les idéologies de gauche.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
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J’ai une grande éstime àM.Jmaa et j’ai aussi une copie d un agrement de transport de voyageurs datant des années 50 reliant Mogador à Tindouf je peux la lui envoyer par mail pour l examiner
J’ai une grande éstime pour M.Jmaa et j’ai aussi une copie d un agrement de transport de voyageurs datant des années 50 reliant Mogador à Tindouf je peux la lui envoyer par mail pour l examiner