Un climat social tendu, des accès de violence récurrents qui atteignent des niveaux choquants de brutalité, des difficultés de cohésion et d’intégration reconnues par des instances officielles… la gestion interne du Sahara vire-t-elle à l’échec ?
Dans la note de cadrage présentée au roi, le 3 janvier 2013, le Conseil économique et social (CES) a dressé un bilan « contrasté et paradoxal » du modèle de développement adopté au Sahara et la politique menée depuis des années par l’Etat marocain dans cette région. Le document du CES ressemble à un constat d’échec, un aveu quasi officiel qui reconnaît, en filigrane, la faillite des politiques publiques appliquées jusqu’ici au Sahara. Malgré les budgets faramineux, les infrastructures modernes et toutes les incitations fiscales dont ont pu bénéficier les provinces du Sud, ces dernières souffrent encore de sérieux problèmes économiques, d’un grand taux de chômage chez les jeunes et, surtout, de fortes tensions sociales. Les événements de Gdim Izzik ont révélé tragiquement et brutalement l’ampleur de ces tensions et le fossé qui sépare de plus en plus les différentes composantes de la société sahraouie. Les images terribles et insoutenables de soldats et pompiers marocains tués et mutilés par de jeunes occupants du camp de Gdim Izzik ont été un véritable choc pour l’opinion publique marocaine. Mais au-delà de la cruauté et de la barbarie, ces images sont également porteuses de questions et d’interrogations : comment en est-on arrivé là ? Que s’est-il passé ? Pourquoi des milliers d’habitants de Laâyoune ont-ils quitté leurs foyers pour s’installer dans un camp en guise de protestation ? Des questions qui attendent toujours des réponses, malgré la condamnation des accusés dans cette affaire par un tribunal militaire et malgré toutes les explications qui attribuent ces événements à une manipulation étrangère et à une action préparée d’avance par le Polisario. Une partie de la réponse réside dans le document élaboré par le CES, qui parle de « sentiment d’iniquité ressentie par des catégories de la population ». Ce sentiment d’injustice, de hogra, est le résultat naturel d’une politique menée par l’Etat en s’appuyant sur le soutien des notables dans la gestion des affaires sahraouies. En contrepartie de leur appui, les notables ont pu développer des réseaux de clientélisme nourris par les prébendes et l’économie de rente, laissant ainsi sur le chemin de la précarité et de la misère de larges pans de la société sahraouie. Cette situation est à l’origine des frustrations, des tensions et des colères qui s’accumulent et s’agrègent pour aboutir à des déflagrations, comme ce fut le cas à Gdim Izzik et dans d’autres mouvements de protestation dans la région. Une situation qui nécessite une refonte totale du modèle adopté jusqu’ici et des alternatives crédibles, avant qu’il ne soit trop tard.
Par Sami Lakmahri
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libéré le sahara
le Sahara est marocaine et restera marocaine jusqu a la fin du monde
Vas-y libére le, si tu le peux bien sure hhhh. Le Maroc hamdullah à gagné toutes les batailles armées, politiques, et recèment diplomatiques malgré les milliards de pétrodollars gaspillés en vain par les ennemies de l’intégrité terrotorielle marocaine.