Ouvert exclusivement aux non-Marocains dès 1922, l’ancien Théâtre municipal de Casablanca assurera pendant 60 ans une véritable dynamique culturelle dans la ville. Son histoire s’arrêtera avec sa démolition en 1984.
Dès leur installation officielle en 1912, les autorités du Protectorat pensent à meubler le quotidien des Français, notamment à travers des lieux de distraction et de loisirs aux attraits festifs et parfois nocturnes : des music-halls, des espaces de danse, des casinos, des stades de sport, des parcs, et même des maisons closes. Mais, pour compléter cet ensemble d’aménagements de loisirs, il fallait un théâtre et le plus vite possible. C’est ainsi que l’idée de mettre en place un édifice dédié aux spectacles de théâtre est mûrement réfléchie dès 1920. La même année, les autorités du Protectorat retiennent le projet de l’architecte français Hippolyte Delaporte pour la construction d’un théâtre municipal à Casablanca. Avec un budget réduit, l’édifice est construit en 90 jours selon les normes italiennes. Seule différence, la scène du théâtre municipal de Casablanca est plate et non légèrement inclinée vers le public. Durant le Protectorat, le Théâtre municipal est initialement destiné à drainer les familles françaises installées dans le pays. À cette époque, le lieu est interdit d’accès au public marocain. Les comédiens marocains, eux, sont initiés à la pratique du théâtre moderne à travers les troupes arabes et surtout égyptiennes, souvent en tournée dans les grandes villes du pays. Il faudra pourtant attendre les dernières années du Protectorat pour voir des comédiens marocains monter sur scène avec des troupes françaises qui donnent leurs représentations au Théâtre municipal. C’est à cette même période d’ailleurs que Abd Samad Kenfaoui traduit des pièces de théâtre étrangères et qu’Ahmed Tayeb al-Alj monte ses premières créations théâtrales.
Par Ghita Zine
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Vous diffusez -là de bien belles informations sur l’histoire du Maroc