Après les déclarations orales, le Maroc devrait entrer dans la phase officielle de sa demande d’intégration à l’Union Africaine. Hier, Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères, s’est entretenu avec la Présidente de la Commission Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. Cette dernière confirme aujourd’hui que la demande d’adhésion formulée par le royaume devrait être présentée à l’ensemble des membres de l’Union Africaine à partir de ce soir 4 novembre. 32 ans après avoir quitter l’instance africaine, le Maroc est officiellement en reconquête diplomatique.
Il en a apporté une nouvelle preuve hier, le 6 novembre, à l’occasion du 41e anniversaire de la Marche Verte. Mohammed VI a en effet prononcé son discours depuis Dakar, la capitale du Sénégal. Une grande première et un symbole très fort à destination de l’Afrique. Un discours au cours duquel, le souverain a expliqué ce choix inédit : « Ce pays qui nous est si cher, a toujours été à la tête des défenseurs de l’intégrité territoriale et des intérêts supérieurs du Royaume. Plus encore, il a démontré, par les actes et par la parole, à plusieurs occasions, qu’il considère la question du Sahara marocain comme étant sa cause nationale propre». En 1984, lorsque le Maroc a claqué la porte de l’Union Africaine, le Sénégal, par l’entremise de l’ancien président Abdou Diouf avait déclaré que cette Organisation ne pouvait être envisagée sans le Maroc. Une position « solidaire et courageuse », selon Mohammed VI. Une allocution au cours de laquelle le roi a également évoqué sa « politique africaine », en assurant qu’elle allait être élargie pour englober l’ensemble du continent et des régions d’Afrique. D’où, selon lui, ses visites récentes au Rwanda et en Tanzanie. Il a également annoncé que l’Ethiopie (où une première visite a été annulée) serait la prochaine étape de la deuxième partie de la « tournée royale ». Au passage, Mohammed VI a également exhorté les ministres du gouvernement marocain à attacher « à l’Afrique le même intérêt qu’ils accordent à leurs missions et à leurs déplacements dans les pays occidentaux», mais aussi à établir un « programme clair et des priorités définies concernant les questions internes et externes, avec l’Afrique au premier chef ». Enfin, Mohammed VI a bien entendu évoqué le désir du Maroc a réintégrer l’Union Africaine par ces termes : « La réintégration par le Maroc de l’Union africaine n’est pas une décision tactique, pas plus qu’elle n’a obéi à des calculs conjoncturels. Elle est plutôt l’aboutissement logique d’une réflexion approfondie. Et lorsque nous annonçons notre retour, nous ne demandons la permission de personne pour obtenir notre droit légitime ». Le Maroc compte d’ailleurs faire jouer son expérience dans le domaine économique, la coopération sécuritaire ou encore la lutte antiterroriste ; mais également défendre son intégrité territoriale.
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