Jeune, il se battait pour assouvir ses ambitions. Plus tard, c’est contre les « Roumis » qu’il va mener le combat de sa vie. Portrait d’un guerrier légendaire.
Quand naît Moha Ou Hammou Zayani, vers 1850, il a de qui tenir. Son père, Hammou Ou Akka, est un notable important de la coalition tribale des Aït Harkat. Alors que son fils est encore jeune, il attaque à la tête des siens les Aït Affi et les déloge de Khénifra. Son objectif est de contrôler le petit pont de ce village fortifié. Car tous ceux qui utilisent ce pont (bâti du temps du sultan alaouite Ismaïl) doivent payer un droit de passage. Le clan s’enrichit très vite. Au cours des années 1870, le nombre de leurs combattants et de leurs chevaux ne cesse d’augmenter.
Les clans voisins s’inquiètent de cette montée en puissance, qui n’est tempérée ni par une ascendance chérifienne ni par une religiosité excessive. Moha Ou Hammou lui-même répondra un jour au fqih qui lui demande de faire ses prières que son index, trop habitué à la gâchette de son fusil, ne saurait point égrener un chapelet. A un autre qui lui conseille d’envoyer ses enfants apprendre l’arabe et le Coran, il aurait répondu que l’étude de l’arabe ramollit les guerriers…
En 1877, ses voisins finissent par former une coalition qui écrase les Ou Hammou et leurs alliés lors d’une bataille mémorable. Le frère aîné de Moha, Saïd, qui a pris la tête du clan depuis la mort (naturelle) du patriarche, est tué dans l’affrontement. Seuls les hauts murs de Khénifra sauvent Moha et une partie des chefs de clan d’une mort certaine. Celui-ci prend donc la tête de la famille et des tribus qui lui restent fidèles.
Appauvri et politiquement épuisé, Moha ne veut pas reconnaître sa défaite, déterminé à reconstruire la gloire de son clan. Surgie de nulle part, une idée lumineuse lui vient alors qu’il est en pleine détresse. Il décide d’aller voir un saint homme de Boujade : Sidi Bendaoud, héritier de Mohammed Charqi et cheikh des chorfa Cherqaoua. Il jouit d’un prestige sans équivalent au sein des Zayane, toutes tribus confondues. Au même moment le sultan Hassan Ier est en visite à Tadla, à la tête d’une harka, pour mater les rebelles de la région. Bendaoud présente le jeune Moha au sultan et le lui recommande comme un bon candidat au caïdat des Zayane.
La suite de l’article dans Zamane N°6
Par Maâti Monjib
Les Aït Serghrouchen vous avez un article sur cet tribus Chérifienne merci