Plusieurs décennies après l’Indépendance, un homme ordinaire se promène dans une rue de Casablanca. En levant la tête, il s’aperçoit que ladite rue porte son nom : Mohamed Al Meknassi. Celle-ci jouxte le boulevard Zerktouni. Ce n’est pas un hasard…
Mon enrôlement dans le mouvement de la résistance revient directement à la personne de Mohamed Zerktouni. Au début, je faisais partie de l’une des cellules de la médina de Casablanca qu’il dirigeait. La mienne était celle de la rue Goulmima, car la maison familiale était située à cette adresse. Nous nous réunissions d’ailleurs clandestinement souvent à cet endroit. Je connaissais Mohamed Zerktouni bien avant de m’engager dans la lutte à ses côtés. Amis que nous étions, il venait souvent diner à la maison. Les réunions qui se déroulaient dans ma demeure se tenaient surtout à l’heure de la prière d’Al-‘icha’ (la prière du soir). Ma maison étant à proximité de la mosquée Benhmane, cela nous aidait à rester discrets et à éviter de nous faire remarquer par les nombreux indics qui travaillaient pour le compte des autorités françaises : il était en effet plus facile de se fondre dans la foule qui allait prier à la mosquée. D’autant plus que les participants aux réunions avaient pour consigne d’entrer d’abord à la mosquée, avant de rejoindre mon domicile à la fin de la prière.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
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