Petit-fils d’Adrien Laforgue, Patrice De Mazière marquera lui aussi son époque, en devenant l’un des piliers de l’architecture de la post-indépendance marocaine. Sobre et moderne, avant tout.
Sur la grande artère Mohammed V de Rabat, se juxtaposent plusieurs styles architecturaux. D’abord un style dit colonial, avec un brin d’emprunt à l’héritage hispano-mauresque, qu’on trouve à la gare de Rabat, la cour d’Appel, actuellement le Parlement, qui faisait office sous le Protectorat de Cour Suprême, puis la Poste. Pas loin, la cathédrale Saint Pierre. Un joyau architectural. Tous ces lieux sont l’œuvre d’Adrien Laforgue, engagé par Prost, le bras droit de Lyautey pour les Beaux Arts. Cela englobait l’aménagement du territoire, la conception des villes, avec les espaces verts. Le Maroc n’était pas qu’une terre d’opportunités, mais aussi un laboratoire pour les nouvelles idées en matière de gestion, mais aussi en architecture. Prost sera consulté par Atatürk pour construire sa nouvelle capitale, Ankara, à l’image de Casablanca. Adrien Laforgue faisait partie de l’équipe de Prost, qui marquera les premiers fleurons de l’architecture coloniale. Son œuvre se poursuivra à travers celle de son petit-fils, Patrice de Mazières. C’est lui qui imprimera un style moderne, matérialisé sur cette même artère de Mohammed V, par l’édifice de ce qui fut la BNDE, et qui est le siège du Crédit Agricole aujourd’hui.
Par Hassan Aourid
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