L’écrivain génial, voleur à ses heures perdues, et qui a éminemment contribué à la renommée du Tanger interlope, reste boudé par les Marocains.
L’anniversaire du centenaire de la naissance de Jean Genet, le 19 décembre 2010, est passé inaperçu au Maroc. Seul Tahar Ben Jelloun, qui fut l’ami de l’écrivain, lui a rendu un hommage plus que mérité. Il s’y laisse lire à la fois l’attachement à ce visionnaire et la fugacité de ses contradictions idéologiques dérangeantes. L’université marocaine n’a pas jugé bon de s’arrêter sur la vie d’un de ces «hommes infâmes» dont Michel Foucault a immortalisé le souvenir (Dits et Ecrits, Gallimard, 1994). Sans doute Genet, aussi talentueuse que soit son œuvre et aussi attachante que fut sa défense des déshérités, n’a pas réussi à nous débarrasser de nos propres résistances morales qui jugent et censurent. «Tout homme est tout homme et moi comme les autres», observe l’écrivain sans sacrifier à la croyance facile en une sorte d’identité universelle commune à tous les hommes.
Par Mustapha Bencheikh
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