Pourquoi cherche-t-on désespérément la nationalité et le passeport marocains? Pour en faire quoi ? Est-ce le début d’un autre type de terrorisme? L’énigme prend de l’épaisseur du moment qu’un Israélite fait partie des dix membres de la cellule interpellés le 7 mars dernier pour faux et usage de faux. Le réseau ainsi démantelé compte aussi des fonctionnaires de police et des agents d’autorité.
Cet épisode, qui rappelle les films de série noire, avec des policiers en tenue de soirée, bon chic bon genre, remet en mémoire l’historique du passeport marocain. Pour faire court, disons qu’il y a eu deux périodes bien distinctes ; l’avant et l’après visa. La ligne de séparation est toute faite. Durant l’avant visa, une fois ce document en poche, on pouvait sillonner la planète de long en large. Le passeport avait également valeur d’attribut de souveraineté d’un État sur un territoire. Son acquisition était difficile. Des préposés à ce service public avaient succombé à la tentation du bakchich.
Avec l’instauration du visa obligatoire et la mise en place de l’espace Schengen, le passeport ne suffisait plus pour entrer de plain-pied dans nombre de pays qui imposaient le visa. Durant cette période, le passeport marocain était l’objet de toutes les falsifications exécutées par des experts en matière de faux. On a pu dire que notre passeport se négociait sur les trottoirs de Beyrouth dans les années 1970 et 1980 du siècle dernier. Une position à haut risque dans un contexte où les extrémistes de toute obédience s’exprimaient par la violence, entraînant d’énormes dégâts collatéraux. L’unique moyen pour sauvegarder la crédibilité du passeport marocain était de le sécuriser en le mettant à jour par rapport aux nouvelles technologies en la matière.
En terme de puissance, le passeport marocain est classé 138ème sur 199. Il permet d’entrer dans 57 pays; 28 sans visa et 29 avec visa à l’entrée. La falsification du passeport, tout autant que l’obtention de la nationalité marocaine, qui plus est par des Israéliens, annoncent le début d’un nouveau type de terrorisme.
Abdellatif Mansour, conseiller politique