L’archive cinématographique est à la fois un témoignage de première main et un moyen de nous réapproprier notre patrimoine historique… parfois à des fins propagandistes.
Le cinéma maghrébin est vivant et bien vivant, et il a un bienfaiteur, le festival «Le Maghreb des films», parrainé par Isabelle Adjani, Yamina Benguigui et Guy Bedos, et présidé par Mouloud Mimoun. Son objectif : la promotion du cinéma maghrébin en Europe et au Maghreb. De fait, ce festival annuel, ainsi que toutes ses autres manifestations ponctuelles, sont l’occasion de rencontres entre professionnels, de débats sur les sociétés, les cultures et les histoires maghrébines. L’édition 2011, qui a eu lieu à Paris du 16 au 25 octobre, a mis à l’honneur un évènement contemporain (les révolutions arabes), un pays (la Tunisie) et un évènement historique (le 17 octobre 1961). Une façon de rappeler que le cinéma a toujours partie liée avec l’Histoire. La découverte, à cette occasion, de la Marocaine Izza Genini est venue nous le confirmer. Cette dernière a quitté le royaume en 1960. Elle y revient vingt ans plus tard et y découvre tout un folklore qu’elle ignorait, toute une culture à défendre et diffuser. Déjà fortement impliquée dans le monde de la culture et du cinéma depuis 1966 (organisation de festivals), elle s’attache alors, à l’aide d’une société de production aujourd’hui dénommée «Ohra», à promouvoir la cinématographie marocaine et à produire des longs-métrages marocains, tels que Zeft de Tayeb Seddiki ou Transes d’Ahmed El Maânouni (1981). Ce dernier film suit le groupe Nass El Ghiwane et aborde en même temps de grandes questions de société – Martin Scorsese en revendique d’ailleurs l’influence pour la conception de La Dernière tentation du Christ.
Par Marie Pierre
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