Il est l’un des pères des Mouwashahates, mais aussi du Flamenco et bien d’autres richesses de l’art musical. Il multiplia les innovations en art de vivre, créant à lui seul des modes et des tendances avant l’heure. Mais que sait-on vraiment de Ziryab, l’un des plus beaux symboles du mariage heureux entre Orient et Occident en terre d’Al-Andalus ?
La civilisation andalouse a valeur de symbole et renvoie à ce mariage heureux entre Occident et Orient. Les grandes figures qui reviennent souvent en matière de pensée sont celles d’Averroès ou de Maimonide. Mais on fait peu de cas du maître de la musique que fut Ziryab, dont on se contente de rappeler qu’il avait introduit en Andalousie la musique arabe d’inspiration perse. C’est assez réducteur, car si Ziryab a révolutionné la musique andalouse, il n’a pas non plus échappé au génie du lieu. Certes, on lui reconnait de nouveaux rythmes, noubas, autres que ceux en vigueur en Orient. On avance qu’il avait adopté ce genre musical, al-Mouwashah, dont la forme poétique était déjà en vogue, mais qui n’était pas chanté. Il serait l’initiateur même d’al-Flamenco.
Comme chez tous les grands génies, le mythe le dispute à la réalité. Ce qui est resté de lui en matière musicale est ce qu’on lui prête à travers l’école qu’il avait créée à Cordoue. Le plus gros a disparu. Ziryab est à la musique arabe ce que Bach est à la musique classique.
Mais Ziryab était un génie aux multiples facettes. Il a autant révolutionné les règles de l’étiquette dans cette Andalousie raffinée. Et de ce fait, il était un Christian Dior avant la lettre.
Par Hassan Aourid
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