Pour asseoir et consolider leur pouvoir, les sultans marocains se sont appuyés sur des troupes composées essentiellement de tribus. Mais, certains souverains ont essayé de mettre en place une armée plus professionnelle.
La tendance au mercenariat au sein des corps armés était fréquente à l’époque. Mais, parallèlement à cette armée prétorienne, Al Mansour a gardé un embryon d’armée des tribus, formée essentiellement des tribus du Souss et Chraga, de même qu’il avait une garde rapprochée composée, comme chez les Ottomans, des Isbahias, ce qui a donné à la langue française, le mot «Spahis». Ce mot aura à subir, dans les parlers maghrébins, différentes altérations : celle de Sbssi, qui donnera le nom de Caïd Sbssi, chef des Spahis, (nom de l’ancien Premier ministre tunisien) ; Sbissi, sorte de pipe locale, car seul ce corps d’élite pouvait se permettre de fumer, à l’image des «infidèles» ; et enfin djellaba sbysiya, car le tissu de leur uniforme était de bonne facture.
Une armée de tribus
Le sultan Moulay Ismaïl ne fera rien d’autre que reprendre la structure d’Al Mansour et consigner les recrues dans les registres trouvés chez les Saâdiens. C’est ce qui constituera le noyau du Guich, formé d’abord par un corps de Sahariens, les Oudayas, déplacés aux faubourgs de Fès. Il est à noter que les tribus Guich étaient, sans exception, arabes. Il élargira le spectre avec des recrues de l’Afrique subsaharienne et des oasis.
Par Hassan Aourid
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