Après des années de guérilla improductive, le Vietminh se décide en 1949 à frapper un grand coup. S’appuyant sur un nouvel et puissant allié, la Chine communiste de Mao qui vient d’écraser les troupes nationalistes de Tchang Kaï-Chek, il s’engage dans un programme d’entraînement et de réarmement massif de ses troupes, bien à l’abri dans des camps situés en territoire chinois.
Désormais, il s’agit d’une guerre totale, massive, contre l’ennemi français, qui doit être sans délai bouté hors du Haut-Tonkin. En temps voulu, ses montagnes impénétrables serviront de sanctuaire à la future grande armée vietminh qui déferlera sur Hanoï et, tôt ou tard, forcera les Français à évacuer tout le pays.
C’est le très ambitieux plan « Le Hong Phong I », imaginé par le général Giap, futur vainqueur des Français à Diên Biên Phu (1954). Il s’appuie sur un embryon de corps de bataille, la brigade 308, placée sous le commandement du colonel Vuong Thua Vu et regroupant trois régiments d’infanterie (TD 88, TD 174 et TD 202), un bataillon d’artillerie et un bataillon de DCA, soit 15 000 hommes au total. Leur premier objectif : submerger les unités françaises sur la RC4, enlever Cao Bang, Dong Khé et Lang Son. L’effet recherché : semer la panique chez l’adversaire, en annihilant ses plus beaux régiments. Entre 1950 et 1954, ce plan réussira au-delà de toute espérance. Mais la ruée sur Hanoï, retardée par Giap, sera stoppée par l’arrivée d’un homme providentiel à la tête du CEFEO, le général de Lattre de Tassigny.
Par la rédaction
Lire la suite de l’article dans Zamane N°17