Qui est vraiment Albert Sasson ? Le nom de ce scientifique marocain de confession juive apparaît de temps à autre au moment des grandes réformes engagées par le Royaume. Figure de l’UNESCO, Sasson contribue au début des années 1990 à la fondation du premier organe officiel marocain en faveur des droits de l’Homme (CCDH). Il est ensuite parmi les instigateurs de l’Académie du Royaume du Maroc, puis est de nouveau appelé pour la rédaction de la Constitution de 2011. Pour Zamane, il revient sur les coulisses de ces faits historiques dont il a été un acteur discret. Il dévoile également le récit de sa jeunesse passée dans le Mellah de Rabat sous Protectorat, l’origine et la proximité de sa famille avec les souverains chérifiens, ou encore l’improbable relation qui le liait à Fidel Castro, chantre de la révolution cubaine. Lumière sur un personnage de l’ombre.
Albert Sasson, dans quel monde voyez-vous le jour ?
Je suis né en 1935 dans la ville de Rabat après que mes parents, originaires de Fès, se soient installés dans la capitale. Nous sommes une fratrie de quatre, trois garçons et une fille. À l’époque de mon enfance et de ma jeunesse, la société marocaine se définissait beaucoup par son identité régionale. De fait, il régnait chez moi une culture fassie, d’autant que nous nous y rendions aussi souvent que possible. Nous étions également imprégnés de notre culture juive, fruit de notre héritage familiale et religieux.
Vous dites à propos de votre nom de famille qu’il a été francisé. Expliquez nous…
Oui, car à l’origine, mon nom se prononce Sassone. Ce qui veut dire, en hébreux, joie ou allégresse. Traduit en français, il est devenu Sasson. D’ailleurs, en Grande Bretagne, où mes ancêtres ont vécu durant l’empire, ce nom de famille se prononce phonétiquement Sassoune.
Propos recueillis par Ghassan El kechouri & Sami Lakmahri
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