En juillet 1921, une coalition de tribus rifaines met en déroute l’armée coloniale espagnole. Une victoire inattendue qui bouleverse l’entreprise coloniale au Maroc. Mais comment la poignée de guerriers menés par Ben Abdelkrim El Khattabi ont-ils pu réaliser un tel exploit ? Récit détaillé d’une bataille où le pot de terre a brisé le pot de fer…
«Il est certain que l’indigène, dont la vie misérable ne se maintient péniblement que par la faim et l’abstinence dans un état voisin de l’agonie, n’entend les appels au combat qu’avec indifférence ou même indignation contre les tyrans féodaux et les impitoyables usuriers que sont pour lui les chefs dans son régime traditionnel». Le général Manuel Fernández Silvestre a certainement changé d’avis un an après ces déclarations faites à ses supérieurs. Cet officier vaniteux adoubé par le roi espagnol en personne, était en charge de soumettre le Rif par les armes. Si les premières campagnes semblent lui donner raison quant à l’incapacité de mobilisation de ses adversaires, l’histoire va finalement lui donner tort. Silvestre le payera de sa vie. Car l’officier espagnol n’a pas prévu que les «indigènes» surpassent leurs rivalités internes, et qu’ils s’émancipent de leurs «tyrans féodaux». Un homme en particulier a permis l’improbable métamorphose de la résistance marocaine dans le nord de l’empire chérifien.
Par Sami Lakmahri
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