Il était un personnage à part, à la confluence de plusieurs tendances et courants a priori contradictoires. Un quart de siècle après sa mort, personne n’a oublié «Ssi Ali».
Un jour de l’été 1997, mon beau-père, feu Taëb Benjelloun, m’appelle pour m’annoncer la mort de celui qu’il appelait Ssi Ali. Je ne savais absolument pas de qui il parlait. Issu d’une famille de tradition istiqlalienne, ayant rompu toute activité militante depuis les guerres fratricides entre les compagnons de lutte pour la libération, Ssi Taëb ne parlait plus politique, du moins avec son entourage immédiat ; ses enfants. Je ne pouvais donc imaginer qu’il parlait de celui dont on venait d’annoncer la mort ; Ssi Ali Yata comme tous ses proches l’appelaient. Mon beau-père voulait qu’on l’emmène présenter ses condoléances à la famille et rencontrer par la même occasion d’anciennes connaissances. Ma curiosité grandit : quelle relation pouvait avoir un citadin casablancais, issu de la bourgeoisie commerçante, d’obédience surtout istiqlalienne, avec le leader du Parti Communiste Marocain ?
La maison de Allal Benjelloun, riche casablancais originaire de Fès et père de Taëb, servait de lieu de réunion pour l’élite qui formait le noyau casablancais de la constitution du Parti de l’Istiqlal. C’est dans le siège actuel de l’institution du Médiateur du Royaume que se tenaient ces réunions. Est-ce que Allal, le père, était au courant ?
Par Moulim El Aroussi
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