Publiés dans la revue « Maghreb » dans les années 1930, les écrits d’Ahmed Balafrej représentent une véritable mine d’or quant aux origines du mouvement national marocain.
Souvent, quand on parle des hommes politiques marocains, on ne fait référence qu’à leur activisme, rarement à leurs idées, quand bien même ils étaient des hommes de pensée. Allal Fassi, Belhassan Ouazzani, Abdelkhaleq Torrès, Ahmed Balafrej, et bien avant eux, Ben Abdelkrim Al Khattabi, avaient également des idées politiques qu’ils consignaient parfois par écrit. Plus tard, les plus jeunes ne dérogeront pas à cette règle, notamment Abdellah Ibrahim, Mehdi Ben Barka, ou encore Abderrahim Bouabid. Mais ce fut une tradition sans lendemain. On ne vient plus à la politique par le vecteur des idées, mais par le jeu des alliances, de la cooptation, et peut-être même de la magouille. Mais revenons à une des grandes figures du mouvement national, qui était présenté comme le plus libéral du Parti de l’Istiqlal, Ahmed Balafrej, et qui devait diriger la diplomatie marocaine au lendemain de l’indépendance, avec une vision des plus lucides, que la suite des événements accréditera d’ailleurs. Il fut à un moment, le représentant personnel du roi Hassan II. L’association Ribat Al Fath vient de réunir ses écrits, publiés dans la revue Maghreb qui paraissait à Paris au début des années 1930. L’ouvrage a été préfacé par Ahmed Larbi Messari.
Par Hassan Aourid
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