Zamane a eu accès à des archives inédites narrant les tribulations de Brahim Ouazzani, nationaliste truculent, collaborateur des Espagnols et une des premières victimes des années de plomb.
Il y a un peu plus d’un an, en avril 2010, l’ex-Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH) annonçait la découverte de la dépouille deAbdeslam Taoud et de Brahim Ouazzani, les deux membres fondateurs d’un éphémère Parti du Maroc libre. Ces deux nationalistes avaient été kidnappés le 12 juin 1956 au café Continental, sur l’avenue Mohammed V de Tétouan, et conduits à Dar Bricha, un lieu de sinistre mémoire utilisé par l’Istiqlal pour régler ses comptes. Ces deux nationalistes furent les premières victimes d’une politique d’épuration impitoyable menée par l’Istiqlal contre ses adversaires politiques. Torturés à Dar Bricha, ils furent transportés un an plus tard dans un autre centre de détention clandestin situé près de Ghafsaï, dans l’actuelle province de Taounate, et portés disparus depuis lors. Malgré leur fin tragique, l’histoire personnelle de ces deux hommes reste largement ignorée.
En ce qui concerne le premier, Abdeslam Taoud, dont le nom est à jamais lié à celui de Brahim Ouazzani, il a eu, pourrait-on dire, la trajectoire ordinaire d’un jeune nationaliste et intellectuel marocain vivant sous le joug d’un protectorat étranger. Né en 1916 à Ksar El Kebir, il fréquente l’école coranique et l’école primaire dans sa ville natale, puis s’en va à Fès pour poursuivre des études supérieures à l’université d’Al Qaraouiyine. Etudes qu’il terminera dans la prestigieuse université Al Azhar au Caire.
Par Adnan Sebti
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