Le premier Résident général a laissé sur le Maroc contemporain une empreinte indélébile. Mais son héritage le plus durable réside sans aucun doute dans le semblant de jeunesse qu’il a insufflé à la dynastie alaouite.
Louis Hubert Gonzalve Lyautey, père du Maroc moderne et maréchal de France, voilà un personnage presque mythique, à la fois adulé de son vivant, et mis de côté par les politiciens parisiens de son temps. Encore aujourd’hui, des deux côtés de la Méditerranée, la mémoire de Lyautey est facilement convoquée, le plus souvent à des fins élogieuses, voire élégiaques. Le premier Résident général de France au Maroc serait ainsi l’un des rares Occidentaux à avoir su percer l’âme marocaine. L’homme du Protectorat, le mateur de séditions, aurait également été un digne vainqueur, général magnanime, même porté par l’ivresse du triomphe. N’est-ce pas Chakib Arslan, porte-voix du nationalisme arabe au milieu du XXe siècle qui, quelques années après le départ de Lyautey du Maroc, disait de lui : «C’est un ennemi qui ne commet pas d’actes indignes… Lyautey est au point de vue indigène le plus dangereux des Français que l’Afrique du Nord ait connu parce que le plus sage. Il savait par sa sagesse calmer les Arabes : il les attirait par tous les moyens vers la France ; il ménageait leur amour propre… Lyautey tua l’indépendance du Maroc, mais sans l’humilier».
Par la rédaction
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