Excédés par ce qu’ils estiment être une grave injustice, les habitants de Meknès n’ont plus qu’un seul recours, en appeler au sultan en personne. C’est ainsi que le 16 juin 1937, 1500 signatures sont envoyées depuis Meknès au Palais Royal de Rabat. Les signataires et rédacteurs dénoncent une série de législations émises par la Résidence Générale privilégiant l’irrigation des terres de colons au détriment des agriculteurs marocains. Tout commence par un décret de novembre 1936 qui autorise le détournement de l’oued Boufekrane. En aval de Meknès, les cours d’eau abreuvent depuis des siècles les sols très fertiles de la région. Avec l’implantation de grandes exploitations agricoles, le besoin hydraulique est accru sur les terres dites « coloniales ». Or, ces ressources hydrauliques jouissent d’un statut particulier, hérité du Sultan Moulay Ismail (1672-1727) qui les avait réservées au régime des Habous. Ignorant cette particularité, le Protectorat ne se doute pas qu’en privilégiant les colons, les habitants de Meknès allaient se mettre en situation de révolte. Malgré la pétition du 16 juin, la situation n’est pas réglée et la tension ne fait que monter. Les premier et 2 septembre de la même année, éclate la « révolte de Boufekrane » qui suit une vague de répression à l’encontre des premiers nationalistes. Les évènements de Boufekrane font plus d’une vingtaine de victimes.
Aucun Résultat
View All Result