Pour un sultan du Maroc, il est extrêmement gênant de se passer de l’allégeance de la petite bourgade de Moulay Driss Zerhoun et des chorfas qui la dirigent. Le lieu, sanctifié par la tombe supposée de Moulay Driss premier (788-791), revêt en effet une importance hautement symbolique pour les souverains. Pourtant, le sultan Moulay Hafid (1908-1912) s’est mis à dos les gardiens du temple de Moulay Driss, dans la localité de Zerhoun. Mais le successeur de Moulay Abdelaziz peut compter sur un soutien de poids, les colonnes de l’armée coloniale chargées par lui de «pacifier» la région. En réalité, Moulay Hafid subit autant qu’il se sert de la pénétration militaire française commencée dans la région de Fès depuis le début de l’année 1911. En ce 22 juin, les chorfas de Moulay Driss Zerhoun, après n’avoir opposé aucune réelle résistance armée, soumettent au Général Moinier une déclaration écrite «abjurant leur erreur et reconnaissant Moulay Hafid comme seul et légitime souverain».
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