En ce milieu de l’année 1965, les évènements s’emballent au Maroc. Intronisé depuis quatre ans à peine, le jeune roi Hassan II (36 ans) fait face à des contestations aussi bien sociales que politiques. Les partis d’opposition avec à leur tête l’UNFP sont de plus en plus virulents à l’égard de la monarchie que les compagnons de Abderrahim Bouabid jugent féodale. Sur le plan social, des voix s’élèvent pour dénoncer des conditions de vie précaires pour l’immense majorité des Marocains. Ce sont d’ailleurs les jeunes qui vont allumer la mèche dès mars 1965 lorsque le ministre de l’Education nationale signe une circulaire interdisant aux élèves âgés de plus de 16 ans l’accès aux classes du lycée. Lorsque les lycéens protestent et investissent la rue, la répression est disproportionnée. Des centaines sont arrêtes et des dizaines disparaissent. Le pays se solidarise avec les étudiants et des troubles apparaissent un peu partout dans le royaume. C’est donc le 6 juin 1965 que Hassan II décrète l’état d’exception, ce qui implique notamment la dissolution du Parlement. C’est la plus grave crise au Maroc depuis l’Indépendance en 1956. L’état d’exception va durer cinq longues années.
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