Entre histoire, sociologie et anthropologie, retour sur les parcours des «mouhajirates» (migrantes) qui ont afflué de tout le Maroc, et depuis de longues décennies, vers Casablanca. Seules, autonomes, elles étaient en quête de liberté, d’un statut social ou d’une vie meilleure…
Parmi les questions liées aux migrants, les transferts d’argent et de biens vers les lieux de départ ont donné lieu à une littérature considérable. Toutefois, peu d’études se sont intéressées aux transferts intranationaux au Maroc et encore moins aux raisons ou aux sens que donnent les migrants à ces transferts, qui peuvent prendre plusieurs formes symboliques non exclusives telles que le «don et l’altruisme», la «dette et le remboursement» et enfin «l’obligation» liée à la notion de «sakht/rda» (malédiction/bénédiction parentale).
Entre choix et obligation
Contrairement aux idées reçues qui déterminent les conditions de vie comme le principal motif menant des migrantes autonomes à entreprendre leur projet migratoire, l’enquête menée a démontré que ce projet peut résulter d’une multitude de raisons.
Le sentiment d’ennui ressenti dans le milieu d’origine est parmi les principales motivations qui amènent une migrante à entreprendre un projet migratoire. Les villages ou les petites villes sont souvent identifiés comme des espaces clos offrant peu de liberté et d’opportunité de travail.
La relégation des tâches ménagères dans un espace privé/enfermé ne correspond plus aux aspirations d’une jeune génération de filles.
Par Abdallah Zouhairi et Amal Bousbaa
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