Ce prince savant, qui n’aurait sans doute jamais du gouverner, a été propulsé sur la scène politique lorsqu’il avait 30 ans. Son règne, long, a laissé un héritage toujours présent.
L’année de naissance d’Ahmed El Mansour El Dhahbi (1549) est en soi tout un symbole. Elle coïncide avec la date de réunification du Maroc, sous l’autorité de son père le sultan Mohammed el-Shaykh el-Mehdi. Au cours de son règne, qui durera un quart de siècle, Ahmed El Mansour, dans la continuité de l’oeuvre de son géniteur, s’évertuera à mettre sur pied un processus de centralisation du pouvoir et du royaume : au point d’être considéré comme le véritable inventeur du makhzen.
Il doit pourtant son accession au trône à un simple coup du sort. Eloigné de Fès, centre du pouvoir, dès l’âge de 8 ans, à cause d’une lutte fratricide assassine, El Mansour est contraint de se réfugier à Sijilmassa puis dans la Régence d’Alger pendant de nombreuses années afin de garder la vie sauve. Ce n’est qu’à partir de 1574 que le jeune prince revient sur l’échiquier en devenant le principal lieutenant de son frère Abd el-Malik, aspirant sultan et prêt à tout pour conquérir le pouvoir.
Le savoir est une arme
Ahmed El Mansour est alors âgé de 25 ans. C’est un homme «durablement influencé par son exil, qui semble avoir été très instructif. Il acquit l’expérience de la politique internationale, des intrigues méditerranéennes, le goût du pouvoir et l’art du gouvernement ottoman et ibérique, sans jamais oublier les traditions de son pays», souligne le chercheur Nabil Mouline. Le jeune homme est un «prince savant», qui a bien sûr poursuivi des études religieuses et juridiques avec les oulémas les plus prestigieux, en plus d’avoir été initié à la jurisprudence, la théologie, la logique et les mathématiques.
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