La France et le Maroc traversent, en silence, une nouvelle crispation de leurs relations bilatérales. Une partie d’échecs qui semble se jouer discrètement dans les chancelleries et les consulats des deux pays. Pour y voir plus clair sur la position officielle de Paris, Zamane sollicite Madame Hélène Le Gal, Ambassadrice de France au Maroc depuis septembre 2019. Au moment de quitter cette fonction pour celle de cheffe de la diplomatie européenne dans la région MENA, elle prend le temps de répondre à nos questions. Si elle insiste sur le caractère «exceptionnel» du partenariat entre les deux pays, la représentante de la diplomatie française au Maroc ne nie pas les difficultés du moment. Elle explique la position qu’elle estime «légitime» de son pays sur l’épineuse question des visas, et en profite pour tenter de clarifier la posture de son pays sur la question du Sahara au moment où le Maroc demande à ses partenaires de trancher…
Que retenez-vous le plus de votre mission de trois ans à la tête de l’ambassade de France au Maroc ?
Deux choses m’ont marqué durant mon mandat. D’abord une constante, celle du socle de partenariat bilatéral multidimensionnel existant entre le Maroc et la France, unique au monde. Et ensuite un événement conjoncturel, celui de la pandémie, et toutes ses conséquences, que ce soit la gestion du rapatriement en 2020 de près de 60.000 personnes vers la France ou l’absence de contacts entre nos sociétés pendant de longs mois.
Quelle est la suite de votre carrière ?
Je prendrai dans quelques jours mes fonctions de directrice exécutive pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient au Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE) de l’Union Européenne à Bruxelles. Je serai en charge de l’action diplomatique de l’Europe pour l’ensemble de cette région. C’est une région vitale pour l’UE, traversée par de nombreux défis de stabilité, de sécurité, de développement. L’Union européenne joue un rôle actif dans plusieurs enceintes de dialogue régional que sont le GCC, le Quartet, la Ligue arabe et avec chaque pays en bilatéral à travers un partenariat et de nombreux accords, notamment les accords d’association. J’aurai aussi à traiter de sujets qui me sont familiers ici tels que la politique européenne de voisinage et l’Union pour la Méditerranée. J’aurai ainsi le plaisir de continuer à m’intéresser au Maroc depuis Bruxelles.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’interview dans Zamane N°143