C’était à son époque la plus grande piscine au monde. Sur son emplacement trône désormais la mosquée Hassan II. Zoom sur l’unique piscine municipale qu’ait abrité Casablanca.
Dès le début du XXème siècle, les Casablancais se sont découvert un engouement pour la baignade. La plage de Sidi Belyout, compte tenu de sa proximité avec l’ancienne médina, est dès lors la plage la plus prisée par les habitants de la ville blanche, Marocains et Européens. Avec le développement de Casablanca et son industrialisation, de nouveaux quartiers apparaissent, ainsi que de nouvelles plages. C’est le cas de la plage de Aïn Sebaâ, plutôt populaire, comparée à celle de Aïn Diab, plus au sud, fréquentée par les hommes d’affaires européens qui y séjournent avec leurs familles pendant l’été. La plage de Aïn Diab est pourtant parsemée de rochers. Architectes, urbanistes et vacanciers réfléchissent alors à la construction de piscines. Prévue initialement en 1928, la première piscine municipale de Casablanca ouvre ses portes en 1934. Elle prend le nom de Georges Orthlieb, un des premiers contrôleurs civils du Maroc.
Un projet ambitieux
En 1928, l’architecte et urbaniste Albert Laprade propose aux Travaux publics l’édification d’une piscine sur la route de Aïn Diab. L’idée de Laprade est de transformer et d’aménager le littoral sud de Casablanca pour en faire un immense complexe balnéaire. Un champ de courses, une mairie, une école et une église complètent l’aménagement. Il ne manque alors que la piscine, d’autant plus que la plage de Aïn Diab est réputée hostile et dangereuse pour les baigneurs. La tâche est alors confiée à Joseph Goulven, ingénieur membre du cabinet d’Hubert Lyautey. Goulven imagine la construction d’un grand bassin dans les rochers, dont les lignes seraient parallèles au rivage. Son idée consiste à creuser un bassin de natation près de la plage, protégée par des brise-lames. La piscine serait ensuite entourée de cabines. Finalement, le projet n’aboutit pas, mais il inspirera la création, six ans plus tard, sur un terrain calme et proche du centre-ville, de la première piscine municipale de Casablanca. Entre temps, le littoral de Aïn Diab est rebaptisé la « corniche ». Les Travaux publics construisent des voies d’accès à ce nouveau quartier. Les Eaux et forêts décident de boiser les dunes afin de les stabiliser. Des villas, des cabanons et des chalets orneront tout le long de la corniche.
Par la rédaction
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Je remonte le temps… merci de me permettre d’accéder à la suite de l’article N 43 de Rédaction mouhsine