Déjà légendaire, la Mamounia intègre cette année le club des hôtels centenaires. Le palace de Marrakech ouvre ses portes à Zamane qui vous raconte une histoire de passion, d’art et de sublimation…
Les résidents de la Mamounia viennent de partout dans le monde. Ils sont riches et ont l’habitude du luxe. Pourtant, les voilà qui retrouvent un regard d’enfants émerveillés. La plupart ne peuvent s’empêcher de sortir leur téléphone pour immortaliser les moments qu’ils passent dans le célèbre établissement de Marrakech. Car ici, la banalité n’a plus de sens. Des sens qui s’emballent dès l’entrée de la vénérable institution qui fête cette année son centenaire. C’est en effet en 1923 que le site prend sa fonction définitive d’hôtel, à une époque où le voyage vers Marrakech relève encore de l’aventure. Mais pour les férus d’histoire, il est possible de remonter encore plus loin dans le temps. Pour trouver le témoin d’une époque lointaine, il vous faut emprunter l’inspirante allée principale du fabuleux jardin de La Mamounia. À mi-chemin de cette promenade enchantée, un bâtiment carré se dresse au carrefour des allées du parc. Il s’agit du «menzah», lieu de villégiature d’un prince, qui reçoit ce don en guise de cadeau de mariage de la part de son illustre père, le sultan Sidi Mohamed Ben Abderrahmane (1757-1790). Ainsi, le prince Moulay Mamoun va, sans le savoir, laisser son nom à la postérité puisque l’un des plus célèbres hôtels du monde lui emprunte son patronyme. De son vivant, le fils privilégié du souverain profite de cette offrande pour s’adonner à l’activité la plus représentative du savoir vivre à la marocaine : la «nzaha». Cette promenade, ou plus simplement moment de détente en pleine nature, n’a encore rien perdu de son charme. Les résidents ou visiteurs du jardin s’y adonnent avec une flânerie assumée.
Par Sami Lakmahri
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