La diplomatie marocaine a été mise à mal concernant la brulante question du Sahara. Pris dans cette impasse politique, les principaux acteurs du conflit sont en butte à de nouvelles difficultés, notamment liées au pourtour des pays du Sahel.
Jusqu’à ce jour et pendant près de quarante ans, nous avons joué la montre et cela a fonctionné. Désormais, le temps joue contre le Maroc. Trois nouveaux faits attestent qu’une nouvelle génération de Sahraouis assume la maturité du conflit qui agite le Sahara. Le premier, issu de l’esprit du mouvement du 20 février et du « Printemps arabe », est l’amorce d’un dialogue politique, difficile certes mais fécond, entre cette génération de Sahraouis et les jeunes marocains de la société civile. Désormais, c’est à l’intérieur que se développent les conflits avec les Sahraouis, passant par une forte accentuation et une diversification des confrontations avec les autorités marocaines. L’épisode du camp de Gdeim Izik en est l’illustration emblématique. Quant au troisième fait, il repose sur la nouvelle situation créée autour des pays sahéliens par les djihadistes et le MNLA du Mali. Depuis de longues années, la présence de différents groupes armés islamistes au Sahel confèrent à la question du Sahara une nouvelle dimension, marquée par l’intervention militaire française au Mali. Elle est source d’inquiétudes majeures sur l’attractivité des groupes jihadistes auprès de la jeunesse sahraouie des camps de Tindouf. La jeunesse de ces camps est aujourd’hui une source potentielle d’élargissement politique et militaire d’AQMI dans la région sahélienne et maghrébine. Ce qui s’y passe semble sur le point d’échapper aux pouvoirs établis de la région maghrébine et sahélienne.
Par Rahamim Benhaim
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