Ce texte se voudrait tentative de mise au point. Il a pour objet d’appréhender une question qu’il convient de redresser au préalable, puisqu’il s’agit du Sahara marocain et qu’on a pris l’habitude de ramener cet espace à son aile occidentale.
L’on sait cependant que toute la partie orientale fut annexée aux « départements français », peu après l’occupation de l’Algérie. On sait également que cette annexion trouve son origine profonde dans l’appui accordé par Moulay Abderrahmane, Sultan du Maroc, à la résistance algérienne et qu’une telle politique d’annexion sera mise en œuvre dès le printemps de l’année 1845, et ce en vertu du traité dit de Lalla Maghnia, lequel fut imposé audit Sultan par suite de sa défaite à Isly, au cours de l’été 1844. Partant de ce constat, l’Institut royal pour la recherche sur l’Histoire du Maroc avait entrepris, au cours de la décennie écoulée, de publier une série de travaux s’appuyant sur des archives consignées par différents acteurs de l’époque, ce qui devait aboutir à la publication d’ouvrages affectés l’un aux Archives makhzeniennes, l’autre aux Archives britanniques, un troisième aux Archives françaises et un dernier aux Archives espagnoles. Or, malgré leur caractère jugé attractif, tous ces textes, bien que diffusés assez largement et communiqués à qui l’on a estimé devoir le faire, ne semblent pas avoir suscité la moindre réaction de la part ni de la presse en général, ni de l’ensemble des parties concernées. Et lorsqu’on a fini, tout récemment, par déclarer « récupérable le Sahara oriental », nulle mention n’a jamais été faite de ces travaux consacrés par ricochet – c’est l’évidence -, à une telle réclamation avant même qu’elle ne fut annoncée au grand jour.
Mieux encore : d’aucuns ont été jusqu’à tenir des propos par suite de cette annonce, faisant fi, sans le moindre souci d’éthique, de cet apport en en ignorant carrément l’existence. Et pour clore lesdits propos, on n’hésita pas à inviter quiconque intéressé par le projet, sans plus de précision, à se présenter pour prendre connaissance des « multiples documents d’archives » déclarés susceptibles, apparemment, de tout bouleverser de fond en comble.
Par Mohamed Kably
Lire la suite de l’article dans Zamane N°151