Longtemps ignoré par le cinéma marocain, le documentaire historique connaît dans les années 70 et 80 une vitalité particulière. Instrument de propagande ou nouveau récit national ?
Les archives du Centre Cinématographique Marocain (CCM) sont un véritable trésor. On y lit une « histoire parallèle », une histoire par le film, du Maroc depuis 1905. Depuis l’Indépendance, cette institution a produit de nombreux documentaires de soutien à la politique gouvernementale. Avant 1975, on ne compte que très peu de documentaires historiques. Le Maroc indépendant de 1956 semblait avoir d’autres priorités que de faire retour sur son Histoire et de s’en glorifier. Hormis les films réalisés par Ahmed Mesnaoui et Brahim Sayah à la gloire des luttes de l’Indépendance (déjà évoqués dans les numéros de Mars et Juillet 2012 de Zamane), les documentaires de cette période, s’ils évoquent le passé du Maroc, le font en regardant vers l’avenir : ils esquissent le portrait d’un Maroc entre tradition et modernité, une terre de civilisation, dont le patrimoine est avant tout un atout touristique car l’impératif est de construire le Maroc de demain. C’est l’idée qui ressort de moyens-métrages documentaires comme La Marche du temps de Larbi Bennani (1962), Maroc 70 d’Omar Ghannam (1970), ou Maroc, terre de civilisation et de progrès d’Abdelaziz Ramadani (1967), qui a représenté notre pays lors de la cinquième exposition universelle de Montréal.
Par Marie Pierre-Bouthier
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