Au XVIe siècle, le tentaculaire Empire ottoman convoite l’Afrique du Nord. Sous sa coupe, tombent la Tunisie, la Libye et l’Algérie. Malgré la proximité géographique et de multiples tentatives d’invasion, le Maroc fera figure d’exception. Comment est-il parvenu à un tel exploit ?
Les agissements d’un corsaire sanguinaire allaient redessiner les contours du Maghreb du XVIe siècle. Impossible, vous dites ? Et pourtant, c’est bien un certain Baba Aruj, plus connu sous le nom de Barberousse qui, en boutant l’occupation espagnole hors d’Alger en 1516, bouleversera indirectement le destin du Maroc. Le pirate, qui trouve en Alger un port d’attache durable, se proclame sultan de la ville avant de mettre ses conquêtes à la disposition du monarque ottoman Sélim I, dit le Terrible. La ville confiée ainsi à l’autorité d’Istanbul sera la première pierre d’une Algérie unie d’Est en Ouest ; le premier territoire à rejoindre l’Empire ottoman. Alger, rapidement transformée en Régence, devient un nouveau tremplin pour la puissance ottomane. La ville jouera ainsi un rôle crucial dans l’expansion de l’autorité turque en Tunisie et en Libye, et tentera à plusieurs reprises d’asseoir la même autorité, sinon dans l’ensemble du Maroc, du moins dans sa capitale historique, la ville de Fès.
Par Abderrahman EL Moudden
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