Celui qui a permis au Maroc de reconnaître les états-Unis, dès le XVIIIème, a été un guide éclairé pour le royaume. Même si, à sa disparition, tout le capital symbolique patiemment accumulé par ce grand sultan a été dilapidé.
La mort de Mohammed ben Abdallah, ou Mohammed III, qui survient en avril 1790 est un événement tragique dans l’histoire du Maroc. Le sultan décède subitement, alors qu’il vient de lancer une expédition militaire qui est entrain de ramener le calme dans le nord du pays, menacé par les intrigues d’un ambitieux prince. Cette disparition inattendue choque et secoue terriblement le pays du Maghreb al-Aqsa, qui s’est alors rappelé des décades tourmentées de la période post-ismaïlienne, à laquelle Mohammed ben Abdallah avait consacré toute son énergie. Dès l’enterrement du petit-fils de Moulay Ismaïl, en effet, les conflits entre prétendants mettent à feu et à sang l’essentiel du territoire marocain. Les troubles durent de longues années et finissent par mettre le Maroc quasiment à genoux, alors que les puissances européennes avaient appris à le respecter durant le règne du roi défunt. Tout était alors réduit à néant, remis à zéro. La disparition du sultan trouve son importance dans le fait que le XVIIIème siècle marocain se divise à peu près en trois périodes distinctes. La première s’étend entre 1700 et 1727, et englobe la seconde partie du long règne ismaïlien (1672-1727). Le pouvoir central y jouit d’un grand prestige (la fameuse «Hiba»).
Par Younes Mesoudi
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