Les six villes qui devront abriter le Mondial 2030, et notamment Casablanca, ont entamé leur grande mue. Objectif : la mise à niveau générale avant d’accueillir les supporters du monde entier… Tout en améliorant le quotidien des Marocains.
Et si le vrai chantier de développement du nouveau Maroc était celui-là ? Tous les indices le prouvent. Depuis la désignation du royaume parmi les organisateurs du Mondial 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal, une sorte de compte-à-rebours a été enclenché. C’est la course à la «qualification», notamment celle des infrastructures. Et pas seulement sportives. À côté de l’agrandissement de certains aéroports (Rabat, Tanger, Marrakech, Agadir), de l’extension du réseau ferroviaire et autoroutier, c’est surtout à Casablanca que le chantier est en train de prendre des proportions extraordinaires. La capitale économique, qui a déjà entamé sa mue depuis quelques années, continuera son cycle de transformations. Pour commencer, et sur le plan sportif, le tant attendu «grand stade de Casablanca» verra bien le jour. Le premier coup de pioche a déjà été donné dans la région de Benslimane, une quarantaine de kilomètres au nord de Casablanca. Ce qui donnera un coup de fouet au tissu économique et aux infrastructures routières et touristiques de cet axe, jusqu’ici relativement peu exploité. Et ce n’est pas tout. Qui dit Mondial et nouveaux stades, dit aéroports, trains et autres moyens de transport. Longtemps en stand by, le projet d’un métro/RER (réseau express régional pour relier les points de Benslimane, Mohammedia, Zenata et Nouaceur) est remonté à la surface. Entre autres projets structurants.
«Les années à venir verront le Maroc entreprendre d’ambitieux projets de développement, surtout dans les six villes qui accueilleront la Coupe du monde, incluant en première ligne Casablanca», a lancé Abdellatif Maâzouz, président du Conseil de la Région Casablanca – Settat, dans une conférence-débat tenue au courant du mois du mois de mai dans l’un des salons de la ville blanche. Au cœur de tous ces projets, c’est évidemment la mobilité et donc le transport public qui constituera, à coup sûr, le plus grand défi. Et à Casablanca plus qu’ailleurs.
Déjà perturbée par d’interminables chantiers de travaux publics, Dar el-Beïda ne va donc pas s’arrêter en si bon chemin. Réhabilitation et délocalisation seront à l’œuvre. Un repaire historique, et si chargé de symboles, comme le célèbre Derb Omar dont une partie sera ainsi déplacée vers la périphérie de la ville (Médiouna). Parce que l’idée, aussi, est de désengorger la circulation dans le vieux centre-ville. Vaste chantier…
Ce qui est certain, c’est que si une partie de ces chantiers étaient déjà visibles, la perspective du Mondial 2030 les a fait changer de dimension. Les six villes directement concernées par le Mondial (Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, Agadir, Fès) vivront désormais une continuelle mise à niveau en vue de leur «qualification». Il faut également prévoir un effet d’entrainement pour le reste des villes et provinces du royaume.
Enfin, et à côté de ces mégaprojets, il ne faut surtout pas sous-estimer l’autre chantier de développement, et qui touche cette fois l’élément humain. La réforme de la Moudawana et l’égalité femmes – hommes, qui est sur le point d’aboutir, y figure en bonne place. À côté de la lutte contre l’analphabétisme, de la réforme de la Justice, de la généralisation de la couverture médicale et du combat pour les droits des minorités, qu’elles soient religieuses, ethniques ou sexuelles. En gros, le Royaume veut soigner sa devanture avant d’accueillir le monde du football, et le monde tout court. Et il a bien raison. Aux Marocains, alors, d’en profiter !