À la fin de l’année 1988, l’Algérie est secouée par un mouvement social d’une ampleur jamais connue depuis la guerre de libération. Protestations et émeutes se propagent… commeune épidémie. Les camps de Tindouf s’embrasent à leur tour, des drapeaux marocains sont brandis, les opposants aux dirigeants du Polisario sont arrêtés et torturés. Récit de l’épisode qui aurait pu faire imploser la prétendue «RASD»…
Malgré le couvre-feu, quelques jeunes tentent d’audacieuses expéditions dans les rues ensablées de Tindouf. Ils sont en colère. Certains vont jusqu’à brandir des drapeaux marocains. Le risque est grand, et la dizaine d’agitateurs qui ont la malchance de se faire arrêter sont brutalement torturés. Les tribus, d’habitude fédérées, rendent publiques leurs graves différends. Les unes accusent les autres de s’accaparer richesse et pouvoir politique.
Pire, d’importantes figures du Polisario, dont certains sont considérés comme de véritables «héros», s’insurgent contre leur direction. En cette fin du mois d’octobre de l’année 1988, la RASD est à deux doigts de l’implosion. Et Rabat n’y est pas pour grand-chose.
Pourtant, à peine 8 ans avant ces évènements, le Front voit l’avenir en rose. À son actif, quelques percées diplomatiques et militaires. Son idéologie révolutionnaire est bien ancrée dans un bloc socialiste, qui fait encore le poids sur la scène internationale. L’Algérie, son pays hôte et principal parrain, entame une prometteuse décennie sous la présidence de Chadli Bendjedid, qui offre son soutien total et indéfectible.
Par Sami Lakmahri
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